restons

inclusifs

© Samuel Turpin | Humans & Climate Change Stories

La marche des femmes

Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, la féminisation de la pauvreté est de plus en plus reconnue et documentée. Selon les estimations, l’équivalent d’un groupe de 100 hommes de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté est de 122 femmes du même groupe d’âge.

À cet égard, UPA DI soutient l’implication et la participation pleine et entière des femmes, à travers des organisations démocratiques fortes, pour le développement de l’agriculture familiale. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) démontre en effet que le modèle économique d’entreprises collectives des organisations de producteurs offre des avantages en matière de création d’emplois et d’accès aux marchés pour les femmes. Ces dernières bénéficient également des retombées positives au sein des entreprises familiales et collectives, ainsi que de l’accès aux services sociaux tels que la formation professionnelle, la garde d’enfants et le congé de maternité, autant d’éléments qui aident les femmes à participer au marché du travail sur un même pied d’égalité que les hommes.

En 2017, UPA DI saluait l’initiative du gouvernement canadien de concentrer l’aide internationale sur le renforcement du pouvoir des femmes et des filles par le lancement de la Politique d’aide internationale féministe. Bien que plusieurs actions aient déjà été entreprises par le passé pour favoriser la participation des femmes, celle-ci fut l’occasion pour notre équipe de davantage s’attarder sur les causes profondes des inégalités.

Les analyses comparatives entre les sexes réalisées dans plusieurs pays, dont le Sénégal et la Bolivie, ont permis de jeter un regard différent sur les enjeux spécifiques aux femmes et d’y apporter des réponses adaptées à travers nos différentes actions sur le terrain. Selon plusieurs témoignages de nos partenaires, les activités menées permettent de donner la parole à plusieurs femmes. Ces activités leur donnent également confiance en elles et les encouragent à participer plus librement au développement de leur milieu.

« Appuyer les femmes dans leur marche vers une plus grande équité économique et sociale au sein de leur entreprise et de leur organisation professionnelle » est l’un des axes de développement du plan d’action 2019-2024 de notre organisation. 

Plus grande que nature

Séjour en leadership féminin

Tisser une solidarité entre les productrices et producteurs agricoles d’ici et d’ailleurs est imprégné dans l’ADN d’UPA DI.

Le courage d'aller plus loin

Les agricultrices du Québec au Sénégal

La confiance en soi est un obstacle auquel sont confrontées 65 % des agricultrices au Québec, les empêchant souvent de s’impliquer davantage dans des postes décisionnels. La présence de modèles féminins en politique ou dans les organisations agricoles a pour effet de donner du courage et de motiver d’autres femmes, parfois des jeunes, à davantage s’impliquer.

Selon Marise Bélanger, copropriétaire de Manger Saison à Saint-Anaclet-de-Lessard et présidente du Marché public de Rimouski dans le Bas-Saint-Laurent, « de plus en plus les femmes s’impliquent (dans les organisations agricoles), mais il faut avoir des modèles. Les femmes ne se font pas confiance ou peuvent hésiter à faire partie d’un conseil d’administration ».

De plus en plus les femmes s'impliquent dans les organisations agricoles, mais il faut avoir des modèles.

Expertes en la matière

Appui à des groupes de femmes

Vêtues d’un pagne aux motifs variés et colorés, affichant un sourire éclatant, coiffées d’une grande pièce de tissu telle une couronne de fleurs auréolant leur tête, s’agitant sans relâche pour subvenir aux besoins de leur famille, les femmes sénégalaises sont pour moi un symbole de fierté et de résilience.

Une politique... c'est féminin

Politique d'égalité entre les femmes et les hommes

71 %

des mandats du programme Réseau Agro-Innov ont été réalisés par des femmes pour l’année 2019-2020

Analyse

La réalisation d’analyse comparative entre les sexes (ACS) au Sénégal et en Bolivie

Échanges

Des séjours d’échanges entre agricultrices au Québec et au Sénégal

Stratégie

L’élaboration d’une stratégie ÉFH nationale pour les agricultrices et transformatrices par la PNOPPA au Bénin

Soutien

Un soutien technique et économique aux coopératives de femmes agricultrices et transformatrices à l’UGAM au Bénin

Intégration

L’intégration d’un minimum de femmes à toutes les activités mises en oeuvre par notre organisation

© L’UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES – 2020 – TOUS DROITS RÉSERVÉS
Réalisations : Kina Communication

Séjour en leadership féminin

Depuis ses tout débuts, notre organisation crée ces moments d’échanges autour d’enjeux communs qui lient les artisans et artisanes de l’agriculture familiale.  Riche de notre récente entente de collaboration avec les Agricultrices du Québec, nous avons voulu rassembler des agricultrices de divers horizons pour leur permettre d’échanger sur les défis de leur vocation, et de se motiver mutuellement. Sans surprise, malgré des réalités passablement différentes, les points de convergence sont nombreux. Qu’elles parlent des défis d’accès à la terre, de conciliation travail-famille, de relève agricole, de freins culturels ou sociaux, d’accès au financement, de formation, d’implication politique ou de confiance en soi, les agricultrices du Bénin, d’Haïti, du Québec, de la République démocratique du Congo et du Sénégal se comprennent.

Dans le but d’échanger sur les enjeux de l’agriculture au féminin, de partager des idées innovantes et de favoriser le réseautage, ces  neuf femmes venues  de quatre différents pays à la rencontre de leurs collègues québécoises au cours des mois d’octobre et de novembre 2019 pour échanger sur l’agriculture au féminin.

« Les Agricultrices du Québec ont eu un grand parcours selon leur histoire avant d’y arriver, elles me donnent le courage, selon mon statut d’agricultrice dans mon pays, car je me croyais très marginalisée alors que d’autres femmes sont passées par là avant d’y arriver! ».

Marie Aguewe, FUPRO, Bénin 

Écoutez à votre tour Aminata, Jeanine, Bena ou Marise vous raconter leurs défis au quotidien et ce qui les motive.

Les Agricutrices du Québec au Sénégal

La formation est aussi essentielle pour aider les femmes à bâtir leur confiance. Il est donc important pour les agricultrices d’avoir accès à de la formation et à un réseau solidaire afin de renforcer leur confiance et de construire des organisations fortes et structurées.

« D’abord il faut avoir confiance en soi-même, d’autant plus que tu es jeune, surtout les jeunes femmes. L’agriculture est l’un des métiers les plus nobles dans la vie. C’est nous paysannes, qui faisons vivre les ministres, les députés, les présidents. Soyons fières de ce que nous sommes! Je suis fière d’être paysanne, libre, à l’aise d’être paysanne »! Coumba Laobe Ngom, CCPA, Sénégal.

Aussi, dans l’optique de poursuivre les échanges amorcés entre les agricultrices du Québec, d’Afrique et d’Haïti, 16 agricultrices québécoises, de plusieurs régions du Québec, se sont rendues au Sénégal en janvier 2020 afin de continuer les échanges avec leurs consœurs sénégalaises et de mutuellement s’inspirer des actions de plaidoyer déployées pour la promotion de l’agriculture familiale, et de la place des femmes au cœur de celle-ci. Cette mission, la plus médiatisée de l’histoire du programme Réseau Agro-Innov, a généré un rayonnement médiatique exceptionnel.

Lire l’article de la revue Caribou.

Appui à des groupes de femmes

Elles fourmillent dans les champs pour sarcler la terre de leur mari et planter de l’oseille entre les rangées d’arachides, elles se rendent au marché pour vendre les quelques surplus de leur production vivrière ou dans la brousse pour récolter le bois qui servira à allumer le feu du repas. Leur ingéniosité et leur ténacité font que, malgré les difficultés, elles réussissent toujours à tirer profit de leur savoir-faire, mais les obstacles vers une réelle autonomisation sont immenses. Pauvreté, violence familiale, mariage précoce, analphabétisme, non-connaissance des droits, isolement, autorité religieuse, sont autant de facteurs qui s’ajoutent aux difficultés des femmes paysannes à accéder aux ressources agricoles, notamment à la terre et au crédit.

Lors de ma mission d’appui d’un an en Égalité Femmes-Hommes (ÉFH) avec UPA DI au Sénégal, mon rôle en tant que coopérante volontaire était d’accompagner les organisations paysannes dans le développement de projets en matière d’ÉFH afin de valoriser le rôle des femmes au sein des exploitations agricoles familiales. Je ne pourrais vous cacher que la pauvreté provenant des inégalités que vivent les femmes africaines m’a bien souvent ébranlée, voire complètement désarmée, parfois même attristée. Par chance, la résilience des Sénégalaises a certainement eu un effet d’entraînement sur moi et ensemble nous avons mis en place un Collège des femmes, réalisé des activités de financement et d’échanges intergroupements, travaillé sur le leadership des femmes et la prise de parole, et bien d’autres thèmes. Je me souviens que chaque petite réalisation accomplie était toujours un exploit pour moi tellement le système me semblait désorganisé par rapport à mon conditionnement nordique. Et que dire de la chaleur! Heureusement, la reconnaissance des partenaires envers mon acharnement me réconfortait et me donnait le courage de poursuivre ma mission.

Néanmoins, j’ai vite constaté que cette expérience va au-delà de  la réalisation de projets. À travers les rencontres d’échanges, les moments de partage et les ateliers de formation, une synergie féminine a pris forme, une confiance mutuelle s’est établie entre elles et moi, et toutes ces autres femmes qui se battent pour l’égalité. Un respect qui nous unit s’est installé. Une nouvelle compréhension du monde s’est créée et m’a donné cette énergie de vouloir continuer à avancer avec elles, au-delà des frontières, pour une agriculture plus équitable et plus prospère, dans un monde meilleur. J’ai vécu une expérience qui m’a fait grandir en tant que femme et professionnelle. J’y retournerais n’importe quand!

– Elsa Lambert, experte UPA DI

Politique d'égalité entre les femmes et les hommes

Il n’est plus que jamais primordial de rester inclusif dans la mise en œuvre d’actions développementales à travers le monde, en particulier auprès des populations les plus vulnérables. La crise sanitaire liée à la COVID alourdit encore davantage le fardeau des femmes agricultrices et transformatrices, pour qui la conciliation travail-famille est un immense défi. Elles, qui ont la responsabilité des tâches familiales et des soins aux malades, se voient plus exposées à des problèmes de santé et à une perte de revenus. Par conséquent, elles n’arrivent plus à pratiquer leurs activités génératrices de revenus dû à la surcharge de travail ou aux normes sanitaires qui les empêchent de circuler librement. Heureusement, de nombreux acteurs, dont le gouvernement du Canada avec la mise en œuvre de la Politique d’aide international féministe, sont sensibles à cet état des faits et ont entrepris, dans les dernières années des actions concrètes pour y répondre.

Dans la foulée, notre organisation développe de nombreuses initiatives afin de faire face aux enjeux spécifiques des femmes en agriculture, fidèle à notre Politique ÉFH mise à jour en 2017. Cela se traduit par exemple par un appui rapproché aux organisations agricoles féminines, par le développement d’activités dans des domaines majoritairement féminins ou encore par de l’appui institutionnel aux organisations pour le développement de politique d’ÉFH. Dans bien des cas, des experts et expertes spécialisés en ÉFH appuient nos partenaires sur le terrain grâce au programme Réseau Agro-Innov.

Plus spécifiquement, la mise en œuvre de notre Politique ÉFH a contribué aux résultats suivants :

  • 71 % des mandats du programme Réseau Agro-Innov ont été réalisés par des femmes pour l’année 2019-2020;
  • Un partenariat avec les Agricultrices du Québec;
  • Des séjours d’échanges entre agricultrices au Québec et au Sénégal;
  • L’élaboration d’une stratégie ÉFH nationale pour les agricultrices et transformatrices par la Plateforme nationale des organisations de producteurs agricoles du Bénin (PNOPPA) au Bénin;
  • La mise sur pied d’un Collège des femmes à la Fédération des groupements associés des paysans de Baol (FEGPAB) au Sénégal;
  • Un soutien technique et économique aux coopératives de femmes agricultrices et transformatrices à l’Union des groupements des agriculteurs Mowossokpo (UGAM) au Bénin;
  • La réalisation d’analyses comparatives entre les sexes (ACS) au Sénégal et en Bolivie;
  • L’intégration d’un minimum de femmes à toutes les activités mises en œuvre par notre organisation;
  • Et plusieurs autres.
© Lloyd Pasqualetti