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résilients

© Samuel Turpin | Humans & Climate Change Stories

Un climat favorable à la réussite

Depuis quelques décennies maintenant, les productrices et les producteurs agricoles se responsabilisent de plus en plus quant à la conservation des ressources, à la protection de l’environnement et à la préservation des milieux naturels.

Au Québec, cette conscientisation environnementale agricole s’est ancrée dans l’imaginaire collectif au cours des années 1990 avec, entre autres, la création des clubs-conseils en agroenvironnement et de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, l’adoption du Règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole et l’adoption d’une stratégie environnementale par l’UPA. Ces actions ont permis de mener un vaste chantier de sensibilisation et d’adaptation des pratiques pour diminuer les impacts néfastes de l’agriculture sur l’environnement.

Soutenue par les agricultrices et les agriculteurs, cette conscience agroenvironnementale s’est aussi naturellement reflétée dans les actions entreprises par UPA DI auprès de ses partenaires. Des initiatives telles que le Projet de résilience climatique dans la Boucle du Mouhoun (PRCBM) au Burkina Faso (de 2012 à 2014), la Gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN) en Haïti, au Sénégal et en République démocratique du Congo (de 2009 à aujourd’hui) ou encore le Programme d’appui aux populations paysannes (PAPP) en Guinée (de 2003 à 2010) ont toutes contribué à parfaire nos connaissances, et celles de nos partenaires, sur cette question. Riches de ces nombreuses initiatives préalables en agroenvironnement avec nos partenaires, nous avons choisi de consolider notre champ d’expertise, dans notre Plan de développement 2009-2014, en mettant davantage d’accent en agroenvironnement et en mettant à profit nos connaissances en matière de gestion des bassins versants. Le secteur agroforestier a également été inclus dans notre programme de développement de l’agriculture.

Aujourd’hui, notre organisation est engagée plus que jamais dans une démarche agroenvironnementale auprès de nos partenaires. Cela se traduit dans une Politique agroenvironnementale et d’adaptation aux changements climatiques ainsi que dans notre Plan d’action 2019-2024 : « Mettre en œuvre des actions portant sur l’environnement et les changements climatiques en lien étroit avec la rentabilité financière et l’essor économique des entreprises agricoles ».

L'agriculture, un environnement familial

Séminaire sur l'agriculture familiale et les changements climatiques​

Au Bénin, l’agriculture est pratiquée par près de 75 % de la population. Les exploitations agricoles familiales utilisent différentes ressources productives pour assurer la rentabilité et la pérennité de leur entreprise et la sécurité alimentaire de leur famille. Toutefois, le niveau de risque auquel elles font face est à la hausse dû aux effets des changements climatiques.

Reboiser l'avenir

Neutraliser nos émissions de gaz à effet de serre

De par notre raison d’être qui est d’encourager les échanges entre les agricultrices et les agriculteurs du Québec et d’ailleurs, nos activités entraînent évidemment plusieurs déplacements internationaux par avion.

© Guillaume Nadeau

Apporter de l'eau au moulin

Réhabilitation des marigots

Notre organisation utilise depuis une dizaine d’années une approche d’accompagnement auprès de certains de ses partenaires afin de favoriser une approche collective et locale de la protection de l’environnement, il s’agit de la gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN). D’abord mise de l’avant en Haïti avec la gestion de l’eau par bassin versant, à l’image de ce qui se fait au Québec, l’approche GCRN a ensuite été utilisée au Sénégal à partir de 2015. L’objectif général de la GCRN est de renforcer les capacités des communautés rurales à gérer collectivement leurs ressources naturelles pour un intérêt fondamental présent et futur de tous leurs membres.

Améliorer les conditions environnementales de proximité par l'augmentation des volumes d'eau.

Des sols sous la loupe

Services-conseils en santé des sols

À l’échelle mondiale, la dégradation aggravée ou modérée produite par diverses causes naturelles ou non concerne environ 33 % des sols. La question est d’autant plus préoccupante que les sols ne se renouvellent qu’excessivement lentement. Ils sont donc considérés comme une ressource non renouvelable à l’échelle de vie humaine. Face à ce constat, il n’est pas étonnant que de nombreuses organisations agricoles, dont plusieurs partenaires avec lesquels nous travaillons, soient préoccupées par cette question.

Une telle dégradation entraîne très souvent une diminution considérable de la production, comme c’est le cas au Sénégal. En effet, dans le bassin arachidier au Sénégal, il est estimé que les rendements en arachide ont diminué de plus de la moitié dans les dernières années à cause, entre autres, de la dégradation des sols. Néanmoins, des solutions existent et les productrices et les producteurs commencent à s’organiser pour répondre à ce défi de taille.

© L’UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES – 2020 – TOUS DROITS RÉSERVÉS
Réalisations : Kina Communication

Séminaire sur l'agriculture familiale et les changements climatiques

De ce fait, la PNOPPA en collaboration avec UPA DI a organisé un second séminaire international sur la question environnementale dans le cadre du Projet d’appui à la structuration d’une agriculture familiale rentable, équitable et durable (PASAFRED). Ce séminaire, ayant pour thème « Agriculture familiale et changements climatiques : opportunités et défis pour la promotion agricole », s’est déroulé du 9 au 11 juillet 2019 à Cotonou au Bénin. Il a réuni pendant trois jours, 80 participantes et participants, dont 35 % de femmes, venus de divers horizons dont des productrices et des producteurs agricoles béninois et étrangers, des scientifiques nationaux, sous-régionaux et internationaux, des représentants des ministères concernés et des partenaires techniques et financiers. Il faisait suite au premier séminaire international, organisé en mai 2018, et dont les recommandations ont mené à une stratégie sur les changements climatiques qui a fait objet d’une validation au cours de ce second séminaire. La stratégie a ensuite été finalisée par la PNOPPA. Cette stratégie de lutte aux changements climatiques de la PNOPPA a été développée par et pour les producteurs et productrices agricoles, afin de mettre en œuvre des actions concrètes pour permettre aux familles agricoles béninoises de lutter et de s’adapter efficacement aux changements climatiques.

La production collaborative de cette stratégie démontre un accroissement des capacités des acteurs agricoles (institutions gouvernementales, organisations professionnelles agricoles et autres acteurs du secteur) à réfléchir sur les enjeux du monde agricole et à formuler, élaborer et à appliquer des mesures favorisant le développement durable de l’agriculture familiale. Ce fut par exemple l’occasion pour les productrices et les producteurs agricoles béninois de déterminer les changements dans les schémas de précipitations (plus d’inondations et de sécheresses) comme étant l’impact des changements climatiques le plus marqué pour eux. Des actions permettant de répondre à cet enjeu, et bien d’autres ont été prévues dans la stratégie sur les changements climatiques. La mise en œuvre de ces actions concertées est en cours et des résultats tangibles seront bientôt disponibles.

Neutraliser nos émissions de gaz à effet de serre

Nous sommes conscients de l’impact qu’ont ces déplacements sur les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi aux changements climatiques. Nous travaillons avec des personnes qui sont aux premières loges quant aux répercussions des changements climatiques, il est donc de notre devoir d’agir afin de compenser nos émissions.

Un partenariat avec Écotierra a donc été amorcé en 2017. Écotierra est une organisation engagée dans le développement de projets agroforestiers générant des impacts environnementaux, économiques et sociaux positifs. Des démarches ont été entreprises en Haïti auprès de l’un de nos partenaires, l’Union des coopératives caféières de Baptiste (UCOCAB), dans la région de Baptiste, afin d’assurer la transition de l’usage de sols dégradés et des déboisés vers l’implantation de systèmes agroforestiers de production de café et de cacao, sur une superficie de 30 ha dans un premier temps, voire plus par la suite. 

Il s’agit de créer des outils afin que les petites exploitations familiales puissent obtenir des paiements pour des services environnementaux. L’objectif à plus long terme de cette initiative est de parvenir à mettre en marché des crédits carbone, au profit de notre partenaire haïtien.

Le projet s’est poursuivi au cours de la dernière année afin procéder à la sélection des participants et à la vérification des titres de propriété. En  Haïti, les parcelles sont souvent léguées verbalement et peu de personnes possèdent des titres officiels leur octroyant la propriété. Une entente de collaboration a également été signée avec l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture. Les actions se poursuivent afin d’établir des contrats avec les personnes participantes et d’établir des systèmes agroforestiers au profit des familles agricoles haïtiennes.

Réhabilitation des marigots

Au cours de la dernière année, les représentants et les membres de la Fédération des groupements associés des paysans de Baol (FEGPAB), une de nos organisations partenaires de la région de Diourbel au Sénégal, ont entrepris une démarche agroenvironnementale concertée, selon l’approche GCRN, dans le cadre du projet Les savoirs des gens de la terre (LSGT). Un de nos coopérants experts a appuyé cette organisation dans cette démarche. Plusieurs rencontres de consultations, de formations et d’accompagnement ont été réalisées afin de déterminer quels projets prioriser et mettre en œuvre auprès de quatre groupements membres. La réhabilitation des marigots, une petite étendue d’eau souvent asséchée durant la saison sèche, a été retenue par les communautés comme solution environnementale porteuse. Notons que la raréfaction des ressources en eau et les changements dans les précipitations sont les  principaux problèmes rencontrés par les familles agricoles sénégalaises, qui pratiquent une agriculture essentiellement pluviale dans la zone de Diourbel. En plus de la baisse de la pluviométrie, plusieurs autres causes sont à pointer du doigt notamment l’affaissement et la salinisation des nappes phréatiques, le tarissement des puits, la baisse de la qualité de l’eau, la rétention faible et de courte durée dans les cours d’eau temporaires, le prix élevé de l’eau disponible au robinet, etc. Le but de l’initiative GCRN de la FEGPAB est donc de permettre à cinq ou six villages d’améliorer leur accès à l’eau agricole, ou pour abreuver le bétail.

« Une action communautaire très locale qui permettra à cinq ou six villages d’améliorer les conditions environnementales de proximité par l’augmentation des volumes d’eau retenus et la prolongation de sa rétention dans les cuvettes. On pourra y puiser de l’eau agricole, abreuver le bétail et y adjoindre de petites parcelles maraîchères et des pépinières. Il s’agit de désensabler, de clôturer, de reboiser, de protéger les pousses naturelles, de faire une grande campagne d’éducation et d’information et d’espérer voir réapparaître un écosystème humide diversifié, densément boisé, où l’évaporation est faible, où l’érosion éolienne et l’ensablement sont freinés, où l’eau est propre et abondante, les sols fertiles et où on pourrait même espérer exploiter durablement les espèces forestières, médicinales et fruitières », Jean-François Girard, Le Mouton Noir.

Lire l’article du journal Le Mouton Noir 

Services-conseils en santé des sols

À la suite des trois missions de diagnostic en santé des sols au Sénégal, au Burkina Faso et au Bénin des experts d’UPA DI ont mis sur pied un projet pilote au Sénégal. Trois Clubs-conseils en santé des sols (CCSS) coordonnés par le Cadre national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) qui ont vu le jour auprès de trois organisations agricoles à savoir la Fédération des groupements associés des paysans de Baol (FEGPAB), le Conseil consultatif des artisans de Labé (CCA) et l’Union des groupements paysans de Meckhé (UGPM). Ces CCSS sont inspirés des clubs-conseils en agroenvironnement du Québec. L’objectif de ce projet pilote, démarré en mai 2019, est de renforcer les capacités des paysannes et des paysans des communautés rurales sélectionnées à gérer de manière optimale la santé de leurs sols à partir de données techniques factuelles. Sur les 60 personnes participantes visées par le projet pilote, 30 sont des femmes et 30 des jeunes. Les analyses de sols et des matières fertilisantes, la mise en place d’équipes d’animation et de formation terrain dans les organisations, la formation des formateurs et des formatrices, l’élaboration d’un portrait diagnostic local, des activités de formation technique pour les productrices et les producteurs ainsi que la mise en place de champs de démonstration permettront d’atteindre ces résultats au cours des prochains mois.